mardi 29 juillet 2014

Questions DP : des réponses pas toujours au niveau des (graves) problèmes posés !

Une des missions de base des Délégués du Personnel (DP) est de veiller au respect et à la bonne application du droit du travail. L'employeur est tenu de réunir les DP d'un établissement au moins une fois par mois. (art. 2315-8 du code du travail) et donc de les convoquer formellement. Au cours de ces réunions chaque délégué peut poser des questions auxquelles l'employeur est tenu de répondre. Il est tenu de le faire par écrit, dans un délai de 6 jours après la réunion, pour peu que ces questions aient été transmises par écrit préalablement à la réunion. Traditionnellement les questions posées portent sur les sujets les plus divers, des plus matérialistes (par ex. sur l'état des sanitaires) aux plus complexes (par ex. sur les statistiques et la prévention des risques psychosociaux). Les Organisations syndicales représentées ont l’habitude de regrouper les questions de leurs DP avant de les transmettre à la  Direction.
La qualité constatée des réponses est éminemment variable, fonction de nombreux paramètres dont la qualité et le niveau des questions et la compréhension qu'en a celui chargé des réponses, à la position souvent modeste.
Par exemple, à la dernière réunion (22 juillet) un part significative des questions concernaient les nombreuses difficultés rencontrées par les développeurs logiciel (le métier le plus répandu au sein de l'établissement) suites aux restrictions de sécurité  du système d'information, qui ne cessent de s'accumuler. Ces restrictions, certainement nécessaires, mais décidées sans consultations suffisantes par les responsables sécurité,  rendent des tâches fréquentes, pour ne pas dire habituelles, extrêmement pénibles à réaliser. A tel point que beaucoup de salariés ne disposent plus des conditions nécessaires pour réaliser leur travail de la qualité et dans des délais conformes aux engagements clients. Comme l'a fait remarquer la CFTC et comme elle seule le fait depuis de nombreux mois, il s'agit d'un problème de fond de cohérence entre les différentes contraintes et d'adaptation des moyens nécessaires. Une solution globale et viable ne peut être obtenue qu'en étroite collaboration entre les parties concernées : notamment spécialistes, entre autres, de la sécurité et la hiérarchie des services de développement logiciel concernés, avec un arbitrage au plus haut niveau si nécessaire.
Dans les faits, rien de tout ça. Les réponses faites aux questions ne portent guère que sur la sécurité et proposent des bricolages au coup par coup pour contourner les difficultés, ne faisant que rendre le travail encore un peu plus difficile.
On constate donc, comme malheureusement dans bien d'autres domaines, l'absence de prises de décisions responsables au niveau adéquat, laissant s'accumuler toutes les difficultés sur le salarié "de base". Pas joli tout ça  et pas compétitif non plus : vraiment pas digne de la grande Thales !!!


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